Réflexions partagées
-
Neurosciences et leadership
L’ennui, ennemi de l’apprentissage
Notre cerveau ne prête pas attention aux choses ennuyeuses !
Voilà une phrase bien banale, sans doute pas de quoi écrire un billet de blog. Et pourtant ne tombons-nous pas trop facilement dans ce piège de l’ennui ?
Combien de fois faites-vous des réunions pour faire passer des messages à vos collaborateurs ? Très souvent, vous allez spontanément utiliser un logiciel de présentation pour élaborer un joli diaporama.
Pourrait-on imaginer de meilleures manières d’avoir un impact ?
Je me rappelle d’une conférence de Bill Gates qui souhaitait lever des fonds pour financer la recherche médicale. Il voulait présenter le paludisme en sensibilisant l’auditoire au danger que représente cette maladie. Il n’a pas élaboré de diaporama, il n’a présenté aucune statistique, pas de graphique, rien de tout cela. Il est juste venu avec un bocal en plexiglas. Il l’a ouvert et a dit à l’auditoire qu’il venait de libérer le pire serial killer qui existe : le moustique. Des centaines de moustiques sont sortis du bocal.
Pour mémoriser un événement à long terme, votre cerveau a besoin de lier un événement à une émotion. Vous n’avez pas oublié le jour de votre mariage, la naissance de votre enfant et encore moins vos mauvaises expériences, vos mauvais souvenirs. C’est une question de survie pour l’homme de tirer parti de ses expériences passées. Un accident de voiture inscrit, par exemple, une trace indélébile dans le cerveau pour que vous ne recommenciez pas les mêmes erreurs. De retour sur le lieu de l’accident, le souvenir refera surface comme un signal de danger dont il faut tenir compte. Il est facile de vérifier l’exactitude de cette affirmation. Je vais juste vous poser une question : que faisiez-vous le 7 avril 2002 ? Je doute que beaucoup de lecteurs pourront dire ce qu’ils faisaient ce jour-là. Sauf, peut-être, si cela tombe le jour de votre anniversaire. Maintenant, je vais reposer la même question mais en changeant la date : que faisiez-vous le 11 septembre 2001 ? Je suis sûr que personne n’a oublié et pourra dire avec plus ou moins de détails comment il a appris les attentats du World Trade Center.
Bill Gates en deux minutes a su avoir un impact considérable dans sa présentation et utiliser ce phénomène naturel de mémorisation cérébrale qui consiste à surprendre et à associer une émotion au message délivré.
La prochaine fois que vous devez faire passer un message, avant de vous lancer tête baissée dans la rédaction d’un diaporama, posez-vous juste la question : N’y a t’il pas une meilleure solution pour avoir un plus grand impact ?
Frédéric MARQUET